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Démographie, emploi, atouts économiques

Une région attractive au fort dynamisme démographique

Troisième région métropolitaine par sa superficie (41 305 km²), l'Aquitaine est la sixième en nombre d'habitants (plus de 3 300 000 habitants). Sa population est particulièrement concentrée dans deux zones : le littoral mais surtout l’agglomération de Bordeaux, qui compte à elle seule plus de 850 000 habitants.

Cette population présente une croissance supérieure à la moyenne nationale. Ainsi, entre 1999 et 2014, la population aquitaine a progressé de 14,7%, contre 9,3% pour la population française totale. Selon l’Insee, ce dynamisme s’explique pour 90% par le solde migratoire, et seulement pour 10% par le solde naturel, ce qui témoigne de l’attractivité de la région.

Cette attractivité fait du tourisme un secteur en développement.

L’Aquitaine présente en effet de nombreux atouts dans ce domaine, liés à la diversité de son territoire (grandes agglomérations, océan Atlantique, forêts, etc.) et de son patrimoine. Le tourisme dans la région représenterait autour de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaire, soit 8% du produit intérieur brut aquitain.

 

Avec un PIB régional de 93,9 milliards d’euros en 2014, l’Aquitaine figure à la sixième place des régions françaises.



Secteur d'activité, en % du PIB (2013)
Source : INSEE

La place importante de l'agriculture et des services

Se situant au second rang des régions françaises pour le nombre d’exploitations agricoles (45 000 en 2010, juste derrière la région Midi-Pyrénées), l’Aquitaine connaît une structure de l’emploi marquée par l’importance de l’agriculture : l’emploi agricole représente ainsi 4,7% de l’emploi régional total en 2013, niveau nettement supérieur à la moyenne nationale (2,5%). Les exploitations viticoles sont les premiers employeurs dans ce domaine, avec près d’un emploi agricole sur deux. La viticulture représente par ailleurs plus d’un tiers de la valeur ajoutée agricole de la région.

Cette prégnance de l’agriculture est cependant moins marquée en ce qui concerne la répartition de la valeur ajoutée puisque l’Aquitaine se situe dans la moyenne française avec une valeur ajoutée agricole qui représente 2% de la valeur ajoutée totale.

 

L’Aquitaine est en outre une région fortement tertiarisée, dans la mesure où les emplois de services représentent plus des trois quarts du total des emplois. Ce secteur est par ailleurs particulièrement dynamique puisqu’il représente plus des trois quarts de la création de richesse régionale en 2011.

Par contraste, le tissu industriel est moins dense en Aquitaine qu’en France métropolitaine. Le secteur secondaire produit ainsi 13% de la valeur ajoutée régionale contre 14% au niveau national, et 11,3% de l’emploi total contre 12,5 % en France métropolitaine. L'industrie est néanmoins développée dans quelques domaines traditionnels (industrie agro-alimentaire en particulier) comme dans des technologies de pointe (aérospatial notamment).



Répartition des emplois par secteurs d'activité (2013)
Source : INSEE

Économie : structure et dynamiques

Une performance économique supérieure à la moyenne nationale

Sur la période récente, l’Aquitaine présente une performance économique légèrement supérieure à la moyenne nationale.  Ainsi, entre 2000 et 2012, le PIB régional a progressé de 1,4% contre 1,2% pour le PIB national. Comparativement à la moyenne française, cette croissance a notamment été tirée par l’industrie manufacturière, en particulier par le domaine aérospatial.

Le PIB par habitant s'élève aujourd'hui en Aquitaine à 28 279€, un niveau supérieur de plus de 400 euros au PIB par habitant de la France hors région Ile-de-France. Le PIB par emploi, qui mesure la production de la population active d’un territoire, s’élève à 70 514€ fin 2013, en croissance de 0,5% depuis 2000, en ligne avec la progression au niveau national sur la même période (+0,6%).

Le taux de pauvreté est plus faible qu'au niveau national : 12,9% contre 14,3% fin 2012.

Les inégalités sont également moins fortes : le rapport interdécile (écart de revenu disponible moyen par unité de consommation entre les 10% les plus riches et les 10% les moins riches) s'élève à 3,3 en Aquitaine, contre 3,5 en France métropolitaine.

Cela s’explique en particulier par la structure de l’économie aquitaine, et notamment par l’importance de son secteur tertiaire, ainsi que par son dynamisme démographique. Elle s’explique également, dans la période récente, par une plus grande résistance à la crise économique.



Une région qui a su résister à la crise économique

L’Aquitaine a mieux résisté que la moyenne à la crise économique. Si l’économie aquitaine a connu dès 2008, et de façon anticipée par rapport à la moyenne nationale, une récession importante (repli du PIB de près de 3%), elle a amorcé sa reprise plus rapidement que les autres régions. Elle a ainsi retrouvé son niveau de PIB d’avant crise dès fin 2011, grâce à une croissance du PIB entre 2008 et 2011 plus dynamique que les autres régions.

Le taux de chômage y est aujourd'hui élevé (9,7% en 2014), mais reste néanmoins légèrement inférieur au taux national (9,8%). La crise économique s’est toutefois traduite par une accélération de la recomposition du tissu économique aquitain.

Entre 2008 et 2011, c’est ainsi avant tout la valeur ajoutée du secteur tertiaire (services) qui a tiré l’économie de la région, alors que l’industrie et l’agriculture voyaient la part relative de leur valeur ajoutée dans le PIB régional se réduire.



Evolution du PIB de l'Aquitaine et de la France depuis 1990
Source : Institut Montaigne, à partir de données INSEE

Des secteurs exportateurs en perte de vitesse

Si l’Aquitaine a mieux résisté à la crise, elle connaît depuis 2012 une évolution plus défavorable de ses exportations : repli de 2% en 2012, puis de plus de 4% en 2013 (contre 1,3 % au total en France), et de plus de 6% en 2014.

 

Le solde commercial aquitain, longtemps excédentaire, se résorbe ainsi progressivement (il n’est plus que de +23 millions d’euros fin 2013) et devient déficitaire en 2014 (déficit de 385 millions d’euros). Cette tendance semble se poursuivre en 2015. Elle touche l’ensemble des secteurs et témoigne d’une demande mondiale moins dynamique mais aussi de pertes de parts de marché. Le secteur viticole est particulièrement concerné, avec une baisse des exportations de 6,7% en 2013.

 

Cette situation de dégradation progressive font des secteurs exportateurs un enjeu majeur pour l’avenir de l’économie régionale.

Evolution des exportations en valeur (FAB, hors matériel militaire)
Sources : INSEE - Direction régionale des Douanes de Bordeaux

Territoire et infrastructures

Tirer parti d’une situation géographique favorable

L’Aquitaine présente une situation géographique et des infrastructures qui lui permettent d’être bien connectée au reste de la France et au monde.

La capitale régionale, Bordeaux, est ainsi directement reliée à Paris, par la route et le train, ainsi qu’à l’Espagne. L’aéroport de Bordeaux-Mérignac est l’aéroport le plus important de la région, avec près de 5 millions de passagers par an, et contribue fortement au dynamisme de l’économie locale, sans compter les effets sur les autres secteurs d’activité : entre 2008 et 2011, la valeur ajoutée du secteur « transport » a ainsi augmenté de 13% en moyenne, du fait en particulier de la croissance de l’activité de l’aéroport de Bordeaux.

À l’avenir, la région pourra tirer davantage parti de cette situation pour développer son économie. L’achèvement, prévu pour le milieu de l’année 2017, de la ligne grande vitesse (LGV) Sud Europe Atlantique devrait permettre de renforcer l’accessibilité et donc l’attractivité de la région en mettant Bordeaux à 2h05 de Paris, contre 3h aujourd’hui). Cela pourrait constituer une opportunité de développement économique pour la région, même si les retombées demeurent difficiles à chiffrer.



Vineyard Sunrise - Bordeaux Vineyard

Les dépenses

Une croissance des dépenses tirée par l’investissement

Les dépenses de la région Aquitaine s’élèvent à 1 135,2 millions d’euros en 2013, contre 1 188,4 millions d’euros en 2009, soit une croissance de 12,3% sur la période, contre seulement 5% pour la moyenne nationale. Rapporté à la population, le montant des dépenses est de 402€ par habitants, en croissance de 8,5% par rapport à 2009.

L’essentiel de l’écart entre la croissance des dépenses en Aquitaine et la croissance nationale s’explique par le dynamisme des dépenses d’investissement. Les dépenses d’investissement hors dette ont en effet enregistré une croissance de 11,6% entre 2009 et 2013 dans la région, alors qu’elles ont connu un repli en moyenne nationale sur la même période (environ -7%). La dépense d’investissement est de 157,9€ par habitant en 2013, niveau nettement supérieur à la moyenne française (129,2€).

Entre 2009 et 2013, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 11% en Aquitaine – pour atteindre 746 millions d’euros en 2013 -, contre 8,4% en moyenne nationale.

Les dépenses liées aux intérêts de la dette ont aussi fortement augmenté en Aquitaine sur la période : elles représentent 4,1% des dépenses de fonctionnement, contre 2,9% en moyenne dans les régions de France métropolitaine.



Répartition des dépenses réelles totales (2013)
Source : Institut Montaigne, à partir de données DGCL 2013

Hausse du budget des transports, baisse de celui de l'enseignement

Premier poste de dépenses de l’Aquitaine, avec 323 millions d’euros en 2013, l’enseignement a fait l’objet d’économies : le montant de ces dépenses a décru de 3% entre 2009 et 2013, et la part de l’enseignement dans le budget total est passée de 28% à 24,2%.

En revanche, priorité a été donnée au secteur des transports. Ce poste, qui représente le second poste de dépenses de la région (290 millions en 2013) a en effet enregistré une croissance de 30,3% entre 2009 et 2013 et représente en 2013 21,8% du budget régional. Cette tendance se poursuit sur les années 2014 et 2015. Le budget primitif 2015 fixe au rang des priorités de la région le soutien aux projets de transport tels que la ligne grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA) ou la réouverture de la section ferroviaire Oloron-Bedous.

Les crédits destinés à l’action économique ont également connu une croissance sensible (+12,2%) sur cette période. Enfin, la culture, le sport et les loisirs ont connu une forte progression entre 2009 et 2013 (+40,4%) mais représentent une part peu significative du budget régional (44,3 millions en 2013, soit 3,3% du budget).



Répartition thématique des dépenses réelles totales en 2013
Source: Institut Montaigne, à partie de données DGCL 2013

Les recettes

Un niveau de recettes peu élevé mais en progression

Les recettes ont augmenté sur la période 2009-2013 (+15,0%), en particulier du fait d'une hausse des transferts et subventions nettement supérieure à la moyenne nationale (+5,9%).

Le total de ces recettes s’élève à 1 329,7 millions d’euros en 2013, contre 1 156,5 millions en 2009.

Elles représentent 400,4€ par habitant en 2013, niveau légèrement inférieur à la moyenne nationale (416 € en France métropolitaine) mais en hausse de 11% depuis 2009.

Baisse des recettes fiscales, hausse des subventions

Les recettes fiscales ont enregistré entre 2009 et 2013 une croissance de 3,1%, niveau inférieur à la moyenne nationale (+5,3%). En 2013, elles s'élèvent à 177,2€ par habitant, en légère baisse par rapport au niveau constaté en 2009 (178,1€ par habitant).

Au sein même des recettes fiscales, les évolutions sont contrastées. Les ressources fiscales directes - désormais constituées par la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) - sont en forte baisse (-10,5% entre 2009 et 2013). Dans le même temps, le produit de la taxe sur les cartes grises a augmenté de 15,3%. La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) est elle en léger repli (-2,6%).

La hausse des recettes s’explique donc essentiellement par la hausse des subventions.

En Aquitaine, elles ont augmenté de 5,9% entre 2009 et 2013, niveau supérieur à la moyenne nationale (+2,5%). Elles représentent 546,5 millions d’euros en 2013.

Au sein de ces subventions, la dotation globale de fonctionnement (DGF) a augmenté de 1,3% contre 0,8% en moyenne pour les régions métropolitaines.

Cette hausse s'explique en partie par le fait que l’Aquitaine est redevenue éligible à la péréquation régionale en 2009.



Composition des recettes en 2013
Source: Institut Montaigne, à partie de données DGCL 2013

L'enDettement

Une dette en forte croissance

L’encours total de dette de la région Aquitaine a fortement augmenté ces dernières années. De 284,5 millions d’euros en 2009, il a en effet atteint 558,7 millions en 2013 puis 685 millions d’euros en 2014, soit une hausse de 22.9% en seulement un an. Cet effet volume explique l’augmentation significative des charges d’intérêts et la dégradation de la capacité de remboursement.

L’évolution de l’encourt total de la dette témoigne d’un recours croissant à l’emprunt par la région : les recettes d’emprunt, alors qu’elles représentaient 4,8% des recettes réelles totales en 2009, représentent 12,4% de celles-ci en 2013. Ainsi, les annuités de la dette s'élèvent à 64,4 millions d’euros en 2013, contre 46 millions en 2009.

La hausse de l’encours de dette de la région Aquitaine s’est accompagnée d’une hausse des charges d’intérêt : 13,9 millions d’euros en 2013 contre 4,7 millions d’euros en 2013.

Néanmoins, rapporté à la population, le niveau de dette de la région reste inférieur à la moyenne nationale : il s’établit en 2013 à 168,2€ par habitant, contre 303€ dans les régions métropolitaines.



Encours de la dette et capacité de désendettement de la Région Aquitaine
Source : données DGCL

mais toujours soutenable

La capacité de désendettement de la région Aquitaine indique par ailleurs que le niveau de dette demeure soutenable : cette capacité se situe en effet à 1,7 année en 2013, ce qui signifie que la région pourrait rembourser la totalité de son encours de dette en 1 an et 8 mois si elle y consacrait la totalité de son épargne brute. Au niveau national, la moyenne de capacité de désendettement est de 4 années.

Cette capacité de désendettement s’est cependant dégradée depuis 2009 (elle se situait alors à 0,9 année).

En lien avec la forte augmentation de l’encours de dette, elle s'est à nouveau affaiblit en 2014 : elle s’élève ainsi à 2,1 années, contre 1,7 fin 2013.

Documents et méthode

Les chiffres utilisés pour le bilan sont tous publics. Ils proviennent notamment des documents budgétaires de la région et des données comptables centralisées par le ministère de l’Économie et des Finances.

Vous pouvez retrouver ces informations aux liens suivants :

  • collectivites-locales.gouv.fr pour les données comptables du ministère de l’Économie et des Finances  ;
  • www.insee.fr pour les données démographiques et économiques des régions ;
  • www.insee.fr pour l’analyse par l’Insee des régions fusionnées ;
  • agreste.agriculture.gouv.fr (site du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt) pour les données relatives à l’agriculture ;
  • Les sites internet des différentes régions pour retrouver les documents budgétaires et leurs présentations : Aquitaine.

 

Le bilan ne constitue pas une analyse approfondie et technique des comptes de la région mais une présentation simplifiée des grands paramètres financiers qui seront gérés par le prochain Conseil régional.


habitants au km2
Anciennes régions
Nouvelles régions
Anciennes régions
Nouvelles régions
0 % à 20 %
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Aquitaine
Dépenses de fonctionnement
Dépenses de fonctionnement
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