Enjeux, bilans, programmes :
comprendre les élections régionales
avec l’Institut Montaigne
Sélectionnez un indicateur
Sélectionnez une région
Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail to someone
Retour carte
Retour

Offrir une formation à tous les chômeurs de longue durée vers des secteurs qui recrutent


259,0m€Coût sur le Mandat
Min 158,0m€
Max 326,0m€
Apprentissage
formation
professionnelle

La Proposition

Alain Rousset

Une formation pour tous les chômeurs de longue durée vers des secteurs qui recrutent.

> Source : Programme du candidat

L’analyse de l’Institut Montaigne

En quelques mots

Dans son programme, le candidat évoque le bilan en matière de formation des demandeurs d'emploi "90 000 demandeurs d'emploi formés tous les ans dans les trois régions" et propose " une formation pour tous les chômeurs de longue durée vers des secteurs qui recrutent"[1].

 

La mesure est interprétée comme une mobilisation de la formation professionnelle par la région au bénéfice des demandeurs d'emploi de longue durée. À partir des effectifs de ces derniers et des obstacles à l'accès à la formation des demandeurs d'emploi, différents effectifs cibles sont estimés. En appliquant le coût des formations au bénéfice des demandeurs d'emploi financés par les régions (y compris les rémunérations pour les demandeurs d'emploi non indemnisés), le coût serait de 260 M€ pour plus de 83 000 demandeurs d'emploi de longue durée entrés en formation.

La principale incertitude tient au type de formation mobilisée et à son coût. Du fait du public ciblé, du caractère généraliste de la mesure s'adressant à "tous les demandeurs d'emploi de longue durée", on raisonne sur des formations telles que financées actuellement par les régions, formations plus longues  et plus coûteuses que des formations préparatoires à l'embauche supposant une certaine employabilité du bénéficiaire et un emploi vacant identifié.

 

En détail

En 2013, 63 000 formations ont été suivies par des demandeurs d'emploi en région Aquitaine – Limousin – Poitou-Charentes. 35 000 formations ont été financées par la région. La mesure est interprétée comme une mobilisation accrue par la région de la formation professionnelle au bénéfice des demandeurs d'emploi de longue durée[2].

Du fait du ciblage retenu, on raisonne sur les demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois, catégories A, B et C.

Selon les statistiques de Pôle emploi et de la DARES, la région Aquitaine – Limousin – Poitou-Charentes comptait, en septembre 2015, 219 300 demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois en catégories A, B ou C depuis plus d'un an[3].

Effectif cible

Selon l’enquête sur la Formation des adultes réalisée par l'INSEE en 2012, 55 % des personnes qui se déclarent au chômage à la date de l’enquête auraient souhaité suivre une formation au cours des 12 mois écoulés, mais leur projet n’a pas abouti. Les personnes au chômage dont le projet de formation n’a pas débouché citent plus souvent le coût (42 %) et le manque de soutien du service public de l’emploi (Pôle emploi, mission locale, Afpa, etc.) (37 %) comme motif caractéristique des obstacles. Des raisons de santé sont évoquées pour 13 % d'entre eux, l'âge pour 10 %, les contraintes familiales pour 8 %, l'éloignement géographique pour 21 %.

Pour déterminer l'effectif de demandeurs d'emploi de longue durée qui bénéficieraient de la mesure, il convient de faire la part entre les différents obstacles à l'entrée en formation. Le suivi d'une formation ne se justifie pas pour tous les demandeurs d'emploi. Comme ces déclarations de souhait d'entrée en formation portent sur les 12 derniers mois, on considère que ces proportions peuvent s'appliquer aux demandeurs d'emploi de longue durée de la région. Différents scénarios peuvent être définis :

  • S 1 : les financements accordés par la région permettent de lever l'obstacle du coût des formations. 23 % des demandeurs d'emploi de longue durée accèderaient à la formation[4], soit 50 700 demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) ;
  • S2 : l'action du SPE permet de lever la plupart des obstacles hormis ceux liés à la situation personnelle du demandeur d'emploi (âge, santé, contrainte familiale). 38 % des demandeurs d'emploi de longue durée accèderaient à la formation[5], soit 83 200 demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) ;
  • S3 : une action volontariste du service public de l'emploi permet de lever la plupart des obstacles : pré requis exigés, éloignement géographique, contraintes familiales (système de garde...)... à l'exclusion des problèmes de santé. 48 % des demandeurs d'emploi de longue durée accèderaient à la formation[6], soit 105 000 demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) stagiaires de la formation professionnelle.

Hypothèse de coût d'une formation

Sur la France entière, en 2012, les régions ont financé 366 000 stages au profit des demandeurs d'emploi. Ces stages sont en moyenne plus longs lorsqu’ils sont financés par une région que lorsqu’ils sont financés par une autre entité (près de 5 mois contre 4,2 mois pour tous les financeurs). Les coûts pédagogiques se sont élevés à 744 M€, soit un coût moyen unitaire, actualisé pour 2015 à 2 063€[7].

Majoration pour la rémunération des stagiaires

Lorsqu'ils sont indemnisés par l'assurance chômage, la rémunération des stagiaires demandeurs d'emploi correspond à leur indemnisation. Les demandeurs d'emploi non indemnisés peuvent être rémunérés par l'État ou la région en tant que stagiaires de la formation professionnelle.

En 2012, les régions ont engagé 377 M€ pour la rémunération des stagiaires sur un volume de 366 000 stages. Le coût moyen unitaire avec prise en compte de la rémunération est majoré de 50 % à 3 109€, coût actualisé sur 2015.

On suppose que ces coûts moyens de financement prennent implicitement en compte la proportion de demandeurs d'emploi non indemnisés. L'hypothèse paraît correcte, y compris pour des DELD : 47 % des DELD entre 1 et 2 ans d'ancienneté sont non indemnisés[8] contre 46 % pour l'ensemble des DEFM (ABC)[9].

L'ensemble de ces hypothèses sur les effectifs et les coûts aboutissent au chiffrage suivant :

AR

 

Comme le coût est le principal obstacle invoqué par les demandeurs d'emploi, il serait logique, vu l'objectif de la mesure, que la région prenne en charge la rémunération des stagiaires non indemnisés. Le chiffrage retient les trois scénarios avec financement du coût pédagogique et de la rémunération des stagiaires. Le scénario médian correspond à une effectif de demandeurs d'emploi formés de 83 200 pour un coût de 260 M€, contre respectivement, 50 700 DELD formés et un coût de 160 M€ dans le scénario bas et 105 000 DELD formés et un coût de 326 M€ dans le scénario haut.

En 2013, le budget de la grande région s'élevait à 2,3 Mds €. Dans le scénario médian, le coût de la mesure représenterait 11 % de ce montant.

Sources

  • données DEFM Pôle emploi, DARES ;
  • enquête Formation continue des adultes 2012, INSEE ;
  • annexe au PLF 2015 relative à la formation professionnelle.

 

Difficultés éventuelles pour le chiffrage / aléas et incertitudes

La principale incertitude tient au ciblage de la mesure et aux formations mobilisées. La mesure peut suggérer des formations préparant à des emplois vacants "vers des secteurs qui recrutent". Pour ce faire, Pôle emploi mobilise par exemple des formations spécifiques "Préparation opérationnelle à l'embauche (POE)". Il s'agit de formations ponctuelles, menées en interne à l'entreprise qui recrute, pour préparer au poste. Leurs caractéristiques diffèrent de celles des formations moyennes financées notamment par la région. Les POE sont courtes (400 heures maximum) contre près de 5 mois pour les formations au bénéfice des demandeurs d'emploi financées par les régions. Les POE supposent toutefois une certaine employabilité des bénéficiaires.

Comme la mesure se veut généraliste "pour tous les demandeurs d'emploi de longue durée" et comme ce public cible présente ses spécificités, notamment une employabilité pour certains réduite par la durée au chômage, il est supposé que les formations mobilisées seraient plus proches de celles déjà mises en œuvre par la région. Elles ne cibleraient pas spécifiquement un emploi vacant mais prépareraient à des métiers dans des secteurs en croissance.

 

[1] alainrousset2015.fr, page 7.

[2] Source DARES analyses, n°30 "La formation des personnes en recherche d'emploi en 2013", avril 2015.

[3] Source Pôle emploi, DARES sur site INSEE.

[4] 23 % = 55 % déclarant vouloir suivre une formation * 42 % déclarant un coût trop élevé.

[5] 38 % = 55 % * (1 – 8 % (famille) - 10 % (âge) – 13 % (problèmes de santé)).

[6] 48 % = 55 % * (1 – 13 % (problèmes de santé)).

[7] Annexe au PLF 2015 relative à la formation professionnelle.

[8] Source COE, Le chômage de longue durée.

[9] Source DARES Analyses : "Les demandeurs d'emploi indemnisables par l'assurance chômage en 2013".

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


habitants au km2
Anciennes régions
Nouvelles régions
Anciennes régions
Nouvelles régions
0 % à 20 %
0 % à 20 %
0 % à 20 %
0 % à 20 %
Aquitaine
Dépenses de fonctionnement
Dépenses de fonctionnement
    Bilan détaillé
    À LA UNE
    Qu’est-ce que l’Institut Montaigne
    Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail to someone
    À LA UNE
  • Pays de la LoireÉlections régionales. Économie, éducation, les priorités de la Région
  • BretagneÉlections régionales. La Bretagne a dépensé sans se ruiner
  • Aquitaine - Limousin - Poitou-CharentesRégionales : les chiffres clefs d’Aquitaine Limousin-Poitou-Charentes
  • Voir toutes les actualités